Critique : "Les Hauts de Hurlevent" d'Andrea Arnold

Aujourd'hui j'aimerais vous parler d'un film sorti en salles la semaine dernière, dont on a (trop !) peu parlé et qui est malheureusement peu distribué dans l'Hexagone (c'est d'ailleurs la raison pour laquelle le film est sorti en salles tardivement chez nous).

Il s'agit de "Les Hauts de Hurlevent", adaptation (la 11ème du genre) du classique littéraire du même titre d'Emily Brontë.

J'avais beaucoup aimé "Fish Tank", un des précédents films de la réalisatrice britannique Andrea Arnold.

Synopsis

Angleterre – XIXème siècle. Heathcliff, un enfant vagabond, est recueilli par M. Earnshaw qui vit seul avec ses deux enfants, Hindley et Cathy, dans une ferme isolée. Heathcliff est bientôt confronté aux violences de Hindley, jaloux de l’attention de son père pour cet étranger. Le jeune garçon devient le protégé de Cathy. A la mort de M. Earnshaw, Cathy est courtisée par le fils de riches voisins, laissant peu à peu Heathcliff à la merci de Hindley. A l’annonce du prochain mariage de Cathy, Heathcliff s’enfuit. L’attachement fraternel qu’il vouait à Cathy se transforme alors en un amour obsessionnel.

Durée : 2h08


Mon avis

"Les Hauts de Hurlevent" est doté d'une mise en scène sensible et précise. On ne peut pas échapper à l'attention portée aux détails : focus sur une chevelure ou un cou, le mouvement du vent dans des plantes, ou encore un regard.

L'accent est mis sur la beauté sauvage du lieu où l'histoire se passe (le film a été tourné en Angleterre, dans le Yorkshire, où le climat est parfois houleux) : il y a une alternance de scènes de lumière, puis de grisaille, de ciel, de terres et de fleurs.

Tout est fait pour prêter grandement attention aux images, de toute beauté, via des dialogues minimalistes et l'absence de musique.

Côté casting, les acteurs sont inconnus ou presque : les deux rôles principaux (quand les personnages ont un certain âge) sont interprétés par Kaya Scodelario (vue dans la série "Skins") et James Howson.

A noter que (fait rare dans le cinéma !) les acteurs ont l'âge des personnages qu'ils interprètent.

Kaya Scodelario

Seule petite déception à mon goût : lorsque l'histoire fait un saut dans le temps de quelques années dans l'avenir, seuls 3 personnages changent d'acteurs.

Andrea Arnold signe un drame sombre (il s'agit quand même ici d'une histoire tragique, une histoire d'amour dramatique, car mal perçue et au final qui ne sera pas vécue à proprement parlé), bouleversant et envoûtant.

James Howson

Pour une fois, je suis contente d'avoir lu le livre avant d'avoir vu le film (ça m'a permis de mieux comprendre certains éléments de l'histoire et d'être au courant de quelques faits - non négligeables à mon goût - non mentionnés dans le film).

Ce film a remporté un prix à la Mostra de Venise 2011 (prix de la meilleure contribution technique) et a été nommé dans 5 autres festivals de cinéma.


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